Lost In Translation

Si vous avez envie de traîner du côté des salles obscures un de ces quatres, je vous recommande le très beau "Lost In Translation" que j'ai vu hier soir, et qui est assurément l'un des plus jolis films que j'ai vus ces derniers temps, même s'il est vrai que -travail oblige- je n'en ai pas vus beaucoup...

On doit ce petit bijou à Sofia Coppola (fille de Francis Ford) ; celle-là même qui avait déjà réalisé l'énigmatique mais réussi "Virgin Suicides", paru sur nos écrans en 2000.

Bob Harris (interprété par Bill Muray) est une vieille gloire du cinéma américain, qui débarque à Tokyo pour tourner un clip publicitaire vantant une marque de whisky. Confronté à un univers totalement dépaysant et subissant le contre-coup du décalage horaire, il noie ses insomnies et sa solitude au bar de l'hôtel, où il va croiser Charlotte (interprétée par la belle Scarlett Johansson). Celle-ci, assez fraîchement mariée, accompagne pour le boulot son mari, un photographe branché et déjanté. Bob et Charlotte sont deux égarés dans cet univers hallucinant : Tokyo, avec ses buildings vertigineux, ses néons multicolores, ses jeux vidéos hystériques, ses karaokés, ses bains de foules, sa télé trash, ses conventions étriquées et sa politesse d'un autre temps... ; ce sont deux solitudes, qui vont se frôler, se découvrir et se comprendre. 

Mais ce film ne se complait pas dans une mélancolie ou une banalité qui le rendrait fade ; il est truffé d'humour et de poésie. Les acteurs jouent à merveille et les plans faits du Japon sont particulièrement réussis. La B.O. genre electro-pop-rock japonais (ça décoiffe... ) appuie ce sentiment d'un "rêve éveillé" dans le Tokyo nocturne...

Je ne sais pas si je serai parvenue à vous donner envie de le voir, mais j'aurai au moins essayé... 

- Carpe Diem -